« On liquide et on s’en va »
Cette fois, il s’agit de Metaleurop, la plus grande fonderie
d'Europe fondée en 1894 et située dans le Nord-Pas-de-Calais,
une région déjà fortement touchée par
les restructurations.
Germinal 2003 ne raconte pas une énième fermeture d’entreprise.
Ce film s’intéresse à c qu’on appelle aujourd’hui
“les dommages collatéraux”. Comment des familles,
qui vivaient de et pour l’usine découvrent qu’on
hypothèque leur futur. La “tribu” des Bertrand
refuse qu’on tire un trait sur son identité en faisant
disparaître cette région industrielle. Sur trois générations,
les hommes de la famille ont donné leur vie, leur santé
à Metaleurop. Comment une poignée d’actionnaires
suisses peut-elle décider de “suicider” 830 métallos
dont les Bertrand ?
Jean-Pierre, 48 ans, aimerait organiser la résistance. Mais
Roberta, son épouse, freine. Elle ne veut plus se battre. Elle
ne se fait plus d’illusions sur le devenir d’une classe
ouvrière promise à une inéluctable extinction.
La résignation va-t-elle l’emporter sur la lutte ? Le
climat suscité par l’annonce de la fermeture rouvre des
plaies au sein de la famille. Un drame humain s’amorce sous
nos yeux.
Côté usine : Jean-Pierre veut y croire parce qu’on
s’accroche à un éventuel repreneur qui sauverait
l’activité. La réalité sera tout autre.
Coté famille : Roberta veut quitter Jean-Pierre qui a peur
de tout perdre.
Le jour de ses 49 ans tout bascule.
On sait comment ça commence, on ne sait pas comment ça
finira.