| RWANDA, 
         UNE JUSTICE PRISE EN OTAGE [ France - 2003 - 26 mn Réalisation : Pierre 
          Hazan  | 
      Une femme marche dans l’herbe 
          haute, s’arrête près de ce qui reste de sa maison, 
          quelques pierres... Quand elle est retournée chez elle, après 
          le génocide, Espérance n’a retrouvé que son 
          chien et son chat, morts, sur le cadavre de sa mère. Tous les 
          siens ont été tués. Soixante membres de sa famille, 
          exterminés par leurs voisins Hutus. Espérance, 24 ans 
          aujourd’hui, est la seule survivante. Les images du passé 
          lui reviennent sans arrêt en mémoire; elle ne sait comment 
          soigner cette souffrance. En face d’elle, à quelques mètres, 
          quelques jeunes gens l’observent en silence; l’hostilité 
          est palpable. “eux, ce sont leurs enfants. Si j’avais la 
          force, je vous jure, je me vengerais.” Comment avoir la force, 
          alors qu’elle se sent menacée si elle témoigne ? 
           
        Comment apaiser la soif de vengeance d’Espérance, si ce n’est par la justice ? Afin de rompre le cycle de la violence, l’ONU a créé, en 1994, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, en Tanzanie. L’idée : juger les présumés coupables d’actes de génocide ou d’autres violations du droit international humanitaire perpétrés en 1994. Neuf ans après les massacres, qui ont fait plus de 800 000 victimes au sein de la minorité Tutsie (et quelque 30 000 morts côté Hutus, en réaction), le bilan du TPIR est dérisoire : il n’a jugé et condamné qu’une dizaine de personnes ! pierre Azan et Gonzalo Arijon ont tourné en avril. Ils ont suivi la procureure du TPIR, Carla del Ponte, fait parler des victimes, des témoins, des membres de l’actuel gouvernement rwandais, avec le souci de répondre à cette question : cette justice internationale fonctionne-t-elle ? (...) En 26 minutes serrées (...) ce documentaire ne cache rien des dysfonctionnements (proprement hallucinants) du Trbunal, mais pointe aussi la manière dont le nouveau gouvernement instrumentalise ces faiblesses pour bloquer toute enquête sur les crimes éventuellement commis aussi par des militaires Tutsis. Catherine Humblot - Le Monde Télévision - 14/09/2003  | 
    
|   INTERVENANT :  Claude Aiguesvives 
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